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Préhistoire au Québec

http://www.archeotopo.qc.ca

(10 000 av. J.-C. à 8 000 av. J.-C.)

Il y a environ 12 000 ans, des chasseurs de gros gibier commencèrent à se répandre dans une grande partie de l'Amérique du Nord. Leurs ancêtres avaient vraisemblablement emprunté le large isthme qui reliait l'Asie à l'Amérique avant que celui-ci ne soit recouvert par les eaux il y a environ 14 000 ans. Chassant dans les régions non recouvertes de glaces d'Alaska et du Yukon jusqu'à il y a environ 13 000 ans, ils purent ensuite se frayer un chemin dans un corridor formé par le retrait des glaces. La plus grande partie du Canada était toujours recouverte de glaciers et de lacs glaciaires, et, au Québec, suite à la fonte des glaciers de la vallée du Saint-Laurent, la mer envahit celle-ci et pénétra jusqu'en Ontario et au Vermont.  La configuration de la province était bien différente de ce qu'elle est aujourd'hui. Le glacier continental recouvrait la plus grande partie du territoire au nord du Saint-Laurent tandis que des baleines, des phoques et des morses peuplaient ce bras de l'Atlantique qu'on appelle mer de Champlain, qui devait être bordé au sud-est par une toundra et des pessières peu denses occupées par des troupeaux de caribous et des espèces d'animaux disparues telles que le mastodonte et le mammouth. En fait, comme le montre la figure 3, ce n'est pas avant 6 000 av. J.-C., et la disparition de la mer de Champlain, que la vallée du Saint-Laurent commença lentement à ressembler à ce qu'elle est aujourd'hui. Dans la plus grande partie de l'Amérique du Nord, on appelle la plus ancienne culture, à pointe cannelée, d'après un style distinctif de pointes de lance en pierre. Bien qu'on n'ait rien trouvé de la culture à pointe cannelée dans la partie habitable du Québec, la probabilité de sa présence est suggérée par l'existence de sites de cette culture dans les provinces Maritimes et les États adjacents de Nouvelle-Angleterre. Des sites seront vraisemblablement localisés dans des zones convenant à l'interception ou la prise au piège du caribou ou, peut-être, près de carrières favorables à la fabrication d'outils. Parmi ces outils pourraient figurer des pointes de lance, des couteaux, des grattoirs, des forets et des gravoirs en pierre. Il est très peu probable qu'on trouve jamais des os dans cette région aux sols naturellement acides.

 
(8 000 av. J.-C. à 4 000 av. J.-C.)

Il y a 6 000 ans, la province était libre de glaces à l'exception des hauteurs du nord-est du Québec et des régions adjacentes du Labrador. Mais comme le montrent clairement les diapositives 2 et 3, la géographie physique subit des modifications importantes au cours de la première moitié de la période. Les premières populations qui nous sont connues par des vestiges appartiennent à la culture planoenne de la vallée du Saint-Laurent, mais il semble que des populations de l'Archaïque ancien étaient également présentes. Les cultures planoenne et archaïque ancienne sont issues de la culture à pointe cannelée, qui est antérieure, mais dans des régions différentes de l'Amérique du Nord. Subséquemment, la partie supérieure de la vallée fut le domaine de l'Archaïque laurentien, et la région de l'estuaire celui de l'Archaïque maritimien. Vers la fin de la période, des chasseurs de l'archaïque bouclérien du nord de l'Ontario pénétrèrent dans la partie ouest du Bouclier québécois. La région côtière septentrionale n'était pas occupée, mais il y a 6 000 ans, des chasseurs de l'archaïque maritimien avaient presque atteint la pointe septentrionale du Labrador.

LE PLANOEN:

La culture planoenne naquit dans les Prairies de l'Amérique du Nord, issue de la culture à pointe cannelée, qui l'avait précédée il y a environ 10 000 ans. Des bandes de ces  premiers chasseurs commencèrent à se répandre vers l'est entre le glacier qui se retirait et les lacs glaciaires, au nord, et les chasseurs de l'Archaïque ancien, au sud. La culture de ces derniers dérivait également de la culture à pointe cannelée, mais s'était développée dans l'est de l'Amérique du Nord d'une façon tout à fait distincte de la culture planoenne. Contournant la rive nord du lac Supérieur et du lac Huron, les populations planoennes atteignirent la haute vallée du Saint-Laurent, où, il y a 9 000 ans, le niveau de l'eau était le même qu'aujourd'hui. En aval de Cornwall, cependant, le lac Lampsilis (un vestige de la mer de Champlain) se retirait graduellement. Comme ces chasseurs anciens se rendirent jusqu'à la côte de Gaspésie, ils devaient posséder de bonnes embarcations et, vraisemblablement, pouvaient exploiter les riches ressources maritimes du golfe du Saint-Laurent. En fait, même pour cette période ancienne, on trouve des outils fabriqués à partir de silex noir de Gaspésie jusqu'à 800 km en amont, ce qui indique que des contacts avaient lieu entre les habitants de l'intérieur et ceux de la côte, tous de culture planoenne. La caractéristique la plus remarquable de cette culture est la remarquable délicatesse des outils en pierre taillée (pointes de lance, couteaux, grattoirs et forets). Des vestiges attestent également que des contacts culturels eurent lieu à cette époque entre la culture planoenne et la culture archaïque ancienne du Saint-Laurent, la première ayant d'ailleurs plus tard absorbé cette dernière.

L'ARCHAÏQUE LAURENTIEN:

Presque rien ne nous est connu de la culture archaïque laurentienne pendant cette période. Les larges pointes de dard à encoches ressemblent étroitement à des objets de l'Archaïque ancien, et on croit que l'Archaïque laurentien est issu de cultures antérieures de la haute vallée du Saint-Laurent et des Grands Lacs inférieurs. Malheureusement, les outils trouvés -- pointes à encoches, simples couteaux et grattoirs -- ressemblent beaucoup à des formes ultérieures, et il arrive souvent que les archéologues ne reconnaissent tout simplement pas l'ancienneté de ces outils omniprésents. C'est également une période où le milieu naturel était extrêmement instable, et l'habitat humain devait donc être dispersé afin d'exploiter de façon efficace des communautés animales et végétales sans cesse mouvantes. Ce mode d'établissement, allié aux transformations importantes de la géographie physique, rend très difficile la découverte de sites. Décrite pour la première fois dans l'État de New York, cette culture tire son nom de l'hypothèse (qu'on sait maintenant erronée) qu'elle est apparue dans le Bouclier laurentien.

L'ARCHAÏQUE MARITIMIEN:

On possède beaucoup de données sur l'Archaïque maritimien par rapport à l'Archaïque laurentien. Le golfe du Saint-Laurent et les régions adjacentes étaient peut-être déjà occupés il y a 9 000 ans. Ces populations provenaient d'une culture archaïque ancienne méridionale et se fusionnèrent vraisemblablement avec la population locale dont la culture dérivait de la culture à pointe cannelée. Ces Maritimiens pouvaient exploiter les riches ressources marines de la région, d'où leur nom. Ils possédaient sans doute des embarcations assez grosses, avec lesquelles ils voyageaient, et qui les aidaient à capturer de grands mammifères marins tels que le morse. Ils avaient parmi leurs outils des pointes de dard et de lance en pierre et de grandes haches polies pour le travail du bois. C'est au sujet des Maritimiens que nous possédons les données les plus anciennes sur de complexes rites religieux. Il y a environ 7 500 ans, on construisait des tertres funéraires faits de gros galets le long de la côte nord du golfe du Saint-Laurent et de la côte du Labrador.

L'ARCHAÏQUE BOUCLÉRIEN:

On croit que l'Archaïque bouclérien, contrairement à ses voisins méridionaux et orientaux, descend d'une culture planoenne de l'est du Manitoba et du district voisin de Keewatin, dans les Territoires du Nord-Ouest. En même temps que les communautés végétales et animales occupaient les terres libérées par le recul des glaciers et des étendues d'eau qui leur étaient associées, des chasseurs bouclériens se déplacèrent vers l'est et en vinrent à occuper presque tout le Bouclier canadien. D'ordinaire, les sols acides de la région dissolvent les os, mais d'après l'emplacement des sites, on en déduit que le caribou et le poisson constituaient vraisemblablement la base de l'alimentation de ces chasseurs anciens, dont les principaux outils en pierre étaient des grattoirs, des couteaux et des têtes de dard en pierre taillée. Dans ces terres subarctiques parsemées de rivières et de lacs, les gens possédaient sans doute des vêtements façonnés, des canots d'écorce et des raquettes, malgré l'absence de témoignages directs. L'Archaïque bouclérien ne se répandit pas dans tout le nord du Québec avant la dernière partie de cette période, étant donné qu'une grande partie de la région était toujours sous l'influence des glaciers qui se retiraient.

(4 000 av. J.-C. à 1 000 av. J.-C.)

Au cours de ces trois mille ans, la plus grande partie du Québec fut occupée par les populations laurentiennes, maritimiennes et bouclériennes de la période précédente. Toutefois, dans l'extrême nord, une population entièrement nouvelle, les Paléo-Esquimaux anciens, occupèrent il y a environ 4 000 ans les régions côtières. L'environnement devint plus stable au cours de cette période; il semble par conséquent qu'on ait occupé plus régulièrement des lieux donnés, et les sites archéologiques sont ainsi plus étendus et plus évidents.

L'ARCHAÏQUE LAURENTIEN:

Dans les forêts mixtes de la vallée supérieure du Saint-Laurent et du sud du Québec, les petites bandes de chasseurs laurentiens profitaient des ressources saisonnières -- surtout le gros gibier, particulièrement le cerf, régime complété par du poisson et un vaste éventail de petits animaux et de végétaux tels que les noix et les glands. Parmi les outils anciens, on trouvait des pointes de dard, des couteaux et divers outils de pierre polie, notamment des pointes de dard et des lances en ardoise, des couteaux en forme de demi-lune, des plombs à pêche ainsi que des gouges pour travailler le bois. Les outils en pierre polie furent empruntés aux Maritimiens avec lesquels ces gens étaient en contact étroit. Chez les populations vivant au sud de leur territoire, ils empruntèrent les délicats lests en pierre polie qu'ils attachaient à leurs propulseurs. Dans la vallée de l'Outaouais, antérieurement à il y a 5 000 ans, on utilisait du cuivre natif sous forme de pépites brutes provenant du lac Supérieur, et on en faisait divers outils et ornements qui étaient échangés au sud et à l'est. Ces mêmes sites ont livré des vestiges d'une complexe technologie des outils en os, et notamment des harpons et de délicates aiguilles percées. Le corps des morts était saupoudré d'ocre rouge et était enterré avec des outils, qui devaient accompagner l'esprit dans l'autre monde.

L'ARCHAÏQUE MARITIMIEN:

Il y a environ 7 000 ans, les Maritimiens commencèrent à pénétrer dans la vallée du Saint-Laurent en amont du confluent du fleuve et de la rivière des Outaouais et se trouvèrent ainsi en contact étroit avec les populations laurentiennes indigènes. L'étude des restes de squelettes de ces deux populations indique que celles-ci étaient robustes et en santé, mais qu'elles souffraient d'arthrite et avaient quelques fractures. Parmi les outils courants chez les Maritimiens, on trouve des têtes de dard et des lances en ardoise polie, des couteaux en forme de demi-lune, des plombs à pêche, des herminettes et des gouges ainsi que des pointes de dard et des couteaux en pierre taillée. À partir d'il y a 3 500 ans, il devient difficile de retracer ces populations. Leur disparition apparente coïncide avec la détérioration du climat dans le nord et l'expansion de la culture paléo-esquimaude ancienne et de la culture bouclérienne dans d'anciens territoires maritimiens. La technologie maritimienne ne fut pas annihilée, mais subit vraisemblablement une mutation rapide, ce qui rend difficile de reconnaître la transition vers une nouvelle culture.

L'ARCHAÏQUE BOUCLÉRIEN:

La population régionale d'autres cultures augmenta à cette époque, mais cela ne semble pas avoir été le cas chez les bandes bouclériennes des forêts de conifères du nord. Cela est probablement dû au fait que ces petites bandes de chasseurs continuaient de se répandre dans l'intérieur du Québec. De même, étant donné que les ressources de cette énorme région étaient limitées et fluctuantes, les possibilités d'exploitation de ce territoire par l'homme étaient plus réduites que dans d'autres régions, et la population se stabilisa donc vraisemblablement assez tôt. Parmi les outils, on retrouvait encore surtout des grattoirs, des couteaux et des pointes de dard en pierre taillée, mais l'arc et la flèche apparurent vers la fin de cette période, empruntés, semble-t-il, à la culture paléo-esquimaude ancienne.

LE PALÉO-ESQUIMAU ANCIEN:

Il ne fait aucun doute que l'occupation de l'Arctique, y compris du Groenland, par des populations paléo-esquimaudes anciennes il y a environ 4 000 ans est un des faits les plus spectaculaires de cette période. Les descendants de ces premiers habitants de la dernière grande région habitable du monde allaient se répandre vers le sud jusqu'au nord de la Saskatchewan, du Manitoba et du Québec, sur toute la côte du Labrador, sur une partie de celle du golfe du Saint-Laurent et, enfin, dans l'île de Terre-Neuve. Le lieu d'origine de ces gens est encore obscur, mais leur technologie laisse clairement supposer qu'ils sont originaires d'Alaska, et, antérieurement, de Sibérie. Capables d'exploiter les riches ressources marines et terrestres de l'Arctique, les Paléo-Esquimaux anciens se répandirent rapidement dans les confins septentrionaux du continent. Une caractéristique étonnante de leur technologie est la très petite dimension et la qualité remarquable d'articles tels que les microlames, les accessoires de harpons à tête basculante, les extrémités d'armes, les couteaux et les grattoirs . Ces populations sont également sans doute responsables de l'introduction de l'arc et de la flèche dans le Nouveau Monde. Chaque famille habitait une tente comportant un foyer central bordé de pierres. Le phoque et le caribou devaient constituer le gros gibier le plus important dans le nord du Québec. Enfin, il faut observer que rien ne permet d'identifier à coup sur ces gens comme étant des «Esquimaux».

(4 000 av. J.-C. à 1 000 av. J.-C.)

Au cours de ces trois mille ans, la plus grande partie du Québec fut occupée par les populations laurentiennes, maritimiennes et bouclériennes de la période précédente. Toutefois, dans l'extrême nord, une population entièrement nouvelle, les Paléo-Esquimaux anciens, occupèrent il y a environ 4 000 ans les régions côtières. L'environnement devint plus stable au cours de cette période; il semble par conséquent qu'on ait occupé plus régulièrement des lieux donnés, et les sites archéologiques sont ainsi plus étendus et plus évidents.

L'ARCHAÏQUE LAURENTIEN:

Dans les forêts mixtes de la vallée supérieure du Saint-Laurent et du sud du Québec, les petites bandes de chasseurs laurentiens profitaient des ressources saisonnières -- surtout le gros gibier, particulièrement le cerf, régime complété par du poisson et un vaste éventail de petits animaux et de végétaux tels que les noix et les glands. Parmi les outils anciens, on trouvait des pointes de dard, des couteaux et divers outils de pierre polie, notamment des pointes de dard et des lances en ardoise, des couteaux en forme de demi-lune, des plombs à pêche ainsi que des gouges pour travailler le bois (figure). Les outils en pierre polie furent empruntés aux Maritimiens avec lesquels ces gens étaient en contact étroit. Chez les populations vivant au sud de leur territoire, ils empruntèrent les délicats lests en pierre polie qu'ils attachaient à leurs propulseurs. Dans la vallée de l'Outaouais, antérieurement à il y a 5 000 ans, on utilisait du cuivre natif sous forme de pépites brutes provenant du lac Supérieur, et on en faisait divers outils et ornements qui étaient échangés au sud et à l'est. Ces mêmes sites ont livré des vestiges d'une complexe technologie des outils en os, et notamment des harpons et de délicates aiguilles percées. Le corps des morts était saupoudré d'ocre rouge et était enterré avec des outils, qui devaient accompagner l'esprit dans l'autre monde.

L'ARCHAÏQUE MARITIMIEN:

Il y a environ 7 000 ans, les Maritimiens commencèrent à pénétrer dans la vallée du Saint-Laurent en amont du confluent du fleuve et de la rivière des Outaouais et se trouvèrent ainsi en contact étroit avec les populations laurentiennes indigènes. L'étude des restes de squelettes de ces deux populations indique que celles-ci étaient robustes et en santé, mais qu'elles souffraient d'arthrite et avaient quelques fractures. Parmi les outils courants chez les Maritimiens, on trouve des têtes de dard et des lances en ardoise polie, des couteaux en forme de demi-lune, des plombs à pêche, des herminettes et des gouges ainsi que des pointes de dard et des couteaux en pierre taillée (figure). À partir d'il y a 3 500 ans, il devient difficile de retracer ces populations. Leur disparition apparente coïncide avec la détérioration du climat dans le nord et l'expansion de la culture paléo-esquimaude ancienne et de la culture bouclérienne dans d'anciens territoires maritimiens. La technologie maritimienne ne fut pas annihilée, mais subit vraisemblablement une mutation rapide, ce qui rend difficile de reconnaître la transition vers une nouvelle culture.

L'ARCHAÏQUE BOUCLÉRIEN:

La population régionale d'autres cultures augmenta à cette époque, mais cela ne semble pas avoir été le cas chez les bandes bouclériennes des forêts de conifères du nord. Cela est probablement dû au fait que ces petites bandes de chasseurs continuaient de se répandre dans l'intérieur du Québec. De même, étant donné que les ressources de cette énorme région étaient limitées et fluctuantes, les possibilités d'exploitation de ce territoire par l'homme étaient plus réduites que dans d'autres régions, et la population se stabilisa donc vraisemblablement assez tôt. Parmi les outils, on retrouvait encore surtout des grattoirs, des couteaux et des pointes de dard en pierre taillée (figure), mais l'arc et la flèche apparurent vers la fin de cette période, empruntés, semble-t-il, à la culture paléo-esquimaude ancienne.

LE PALÉO-ESQUIMAU ANCIEN:

Il ne fait aucun doute que l'occupation de l'Arctique, y compris du Groenland, par des populations paléo-esquimaudes anciennes il y a environ 4 000 ans est un des faits les plus spectaculaires de cette période. Les descendants de ces premiers habitants de la dernière grande région habitable du monde allaient se répandre vers le sud jusqu'au nord de la Saskatchewan, du Manitoba et du Québec, sur toute la côte du Labrador, sur une partie de celle du golfe du Saint-Laurent et, enfin, dans l'île de Terre-Neuve. Le lieu d'origine de ces gens est encore obscur, mais leur technologie laisse clairement supposer qu'ils sont originaires d'Alaska, et, antérieurement, de Sibérie. Capables d'exploiter les riches ressources marines et terrestres de l'Arctique, les Paléo-Esquimaux anciens se répandirent rapidement dans les confins septentrionaux du continent. Une caractéristique étonnante de leur technologie est la très petite dimension et la qualité remarquable d'articles tels que les microlames, les accessoires de harpons à tête basculante, les extrémités d'armes, les couteaux et les grattoirs. Ces populations sont également sans doute responsables de l'introduction de l'arc et de la flèche dans le Nouveau Monde. Chaque famille habitait une tente comportant un foyer central bordé de pierres. Le phoque et le caribou devaient constituer le gros gibier le plus important dans le nord du Québec. Enfin, il faut observer que rien ne permet d'identifier à coup sur ces gens comme étant des «Esquimaux».